Jusqu’ici, ce grand site ferroviaire s’était adapté en procédant par petites touches. Avec le retrait progressif des matériels Corail et l’arrivée du Regio 2N et du TER NG fini le « bricolage ». L’établissement va entrer à partir de 2020 dans une phase de travaux lourds prévoyant la destruction d’installations anciennes pour faire place à de nouvelles qui vont véritablement le transfigurer.
Villeneuve-Saint-Georges fait partie du patrimoine ferroviaire français. C’est l’un des grands sites qui a modelé le réseau et son fonctionnement. Depuis la création par le PLM de la rotonde en 1860, ce site n’a jamais cessé d’évoluer pour s’adapter.
Au début des années 80, les activités principales tournent autour des locomotives et de la maintenance des voitures. L’activité banlieue essaie de trouver sa place entre les deux avec des installations un peu « bricolées » à chaque arrivée de nouveau matériel. On passe ainsi des Z 5100 tricaisses aux Z 5300 quadricaisses puis aux Z 2N pentacaisses (20500) voire à six caisses (Z 5600). Un faisceau de remisage-nettoyage est créé avec installation d’une machine à laver au défilé.
Pour l’arrivée fin 2017 des premières rames du Regio 2N destinées à la ligne R en lieu et place des Z 5300 et Z 2N, l’atelier Z 5300 est adapté pour permettre notamment des interventions en toiture. Pour la première fois à Villeneuve, le matériel rattaché présente en effet un maximum d’appareillages en toiture.
Mais, avec une zone de remisage très insuffisante, une complexité de circulation des rames autour de la rotonde et de l’atelier historique des locomotives, et ces nouvelles méthodes de maintenance, il était impensable de recevoir les futures rames des lignes D et R en se contentant à nouveau d’adaptations minimalistes.
Par ailleurs, l’activité voitures est très nettement en perte de vitesse. Les voitures Corail équipent encore à ce jour les Intercités de Nevers et Clermont-Ferrand ainsi que les TER Bourgogne en compagnie de quelques V 2N. Leur moyenne d’âge tourne autour des 40 ans. Leur excellente qualité, associée à des opérations de rénovation/modernisation, leur permet d’assurer encore des prestations appréciées. Cependant, les années proches n’augurent rien de bon. Les Intercités de Nevers sont transférés à l’activité TER Centre-Val de Loire, qui a commandé des rames neuves automotrices Omneo Premium de Bombardier… qui seront entretenues à Orléans avec le parc de l’axe Paris – Tours/Bourges.
Les Intercités de Clermont-Ferrand sont en attente des résultats de l’appel d’offres pour un matériel neuf, automoteur lui aussi, qui sera entretenu sur le site actuel du technicentre Sud-Est-européen : l’activité TGV sera regroupée à Conflans. Les rames TER de la desserte Paris – Dijon – Lyon vont être remplacées par des Coradia neufs, qui devraient être entretenus à Dijon. A très court terme, il ne restera donc plus que les TER de la relation Paris – Laroche-Migennes (Corail et V 2N), que beaucoup aimeraient voir remplacer par des Regio 2N car ils assurent une desserte commune avec les trains Transilien de la ligne R entre Montereau et Paris. Mais aucune décision n’est prise à ce jour par la région Bourgogne-Franche-Comté. L’idée directrice du nouveau Villeneuve est donc de transformer le site de Prairie en vrai centre de maintenance Transilien.