En complément de nos trois articles consacrés à la saga de Paris-Lyon (voir Rail Passion n° 213, 215 et 216), nous vous proposons de revenir en détail sur certains aspects de cette gare. Avec, pour commencer, un retour sur les opérations quasi incessantes de réaménagements de plus ou moins grande ampleur de leurs espaces dédiés au public que Paris-Lyon et son annexe de Bercy ont connu et connaissent encore pour accueillir des flux croissants de voyageurs.
On l’a vu dans le dossier précédent, la gare de Paris-Lyon date de 1900 pour le bâtiment principal et des années 30 pour la disposition qu’on lui connaît encore aujourd’hui pour l’essentiel. Et, pendant un siècle, le trafic s’est développé et le nombre de voyageurs transitant sur ses quais n’a fait que croître pour flirter avec les 100 millions chaque année (35 millions en grandes lignes et 70 millions en Îlede- France). En 1984, l’ensemble des façades et des toitures du bâtiment principal ainsi que la salle des Fresques font l’objet d’une inscription au titre des Monuments historiques. Enclavés, les bâtiments n’ont pas évolué depuis leur construction. Les évolutions vont d’abord se dérouler en sous-sol. La création de la gare RER (lignes A puis D) à la fin des années 70 entraîne la création d’un lien direct entre la nouvelle salle d’échanges (côté ouest) et la station de la ligne 1 du métro (côté est). Dénommé « passage Diderot », du nom du boulevard desservant la gare de Lyon, il est implanté sous la plate-forme des voies à lettres. Des commerces agrémentent les liaisons. Au début des années 80, l’arrivée du TGV se traduit par la construction d’une salle d’échanges baptisée « salle Méditerranée » démarrant sous la plate-forme des voies à chiffres, se poursuivant sous les voies à lettres en donnant accès à la salle d’échanges des RER.
Elle débouche de part et d’autre vers la rue de Bercy à l’ouest et vers la place Henri-Frenay à l’est. De nombreux services y sont accessibles ainsi que des commerces. Pour l’arrivée du TGV Méditerranée, en 2001, l’espace de vente situé dans la salle des Fresques migre dans une tente installée cour de Chalon. Nouvelle pause jusqu’à l’arrivée du TGV Rhin – Rhône (15 TGV quotidiens supplémentaires) et le constat d’une très grande exiguïté de la plate-forme « jaune » des voies à chiffres. L’espace disponible entre le bâtiment transversal et les heurtoirs était ridiculement petit, sans possibilité d’installer de vrais commerces et services demandés par les voyageurs. De plus, les flux entre les différentes salles étaient compliqués. C’était particulièrement vrai lors des week-ends de grands départs d’hiver ou d’été. Pour un coût de 60 millions d’euros, la SNCF finance l’extension du hall 2 (nouvelle appellation de la plate-forme jaune). Les travaux se déroulent d’avril 2010 à mai 2012 et débutent par la démolition d’un bâtiment de bureaux…