Le Lausanne – Echallens – Bercher (LEB) fêtera son 150e anniversaire le 30 septembre prochain. Le plus vieux chemin de fer à voie métrique de Suisse est devenu un acteur majeur de la mobilité en région lausannoise et dans le Gros-de-Vaud, grâce à l’arrivée de matériels modernes et capacitaires ainsi qu’au renforcement de son infrastructure.
Le LEB (23,62 km, 40 ‰, 3,8 millions de voyageurs en 2022) est issu de la fusion en 1913 du Lausanne – Echallens (LE) et du Central Vaudois (CV). La première compagnie exploite dès 1873 la section Chauderon – Cheseaux et depuis 1874 celle courant jusqu’à Echallens (total : 14,16 km). Il s’agit d’un chemin de fer routier – la chaussée voit cohabiter véhicules ferroviaires et routiers – pour lequel il est initialement envisagé de recourir au système Larmanjat (guidage par rail central) déployé en France. Cette option sera rejetée et le problème de la cohabitation rail/route sera l’objet de préoccupations persistantes (avec à la clef des mesures de protection pittoresques ou illusoires) jusqu’à la mise en tunnel complète en 2022, du prolongement Chauderon – Flon de 2000. La seconde compagnie met en service en 1889 la section plus rurale Echallens – Bercher (aujourd’hui 8,66 km) dont l’exploitation est cependant assurée d’emblée par le LE. Le CV est supposé réaliser plusieurs extensions, mais cette ambition n’aboutira jamais.
Le LE sert d’abord à transporter des voyageurs (mais pas que…) alors que le CV profitera à ses débuts du trafic généré par une fabrique de lait condensé dont le propriétaire s’impliquera financièrement dans sa construction. Néanmoins, cette manne ne durera pas. Les guerres mondiales auront pour effet de conforter le rôle du LEB dans la mobilité des biens et des personnes et d’inciter à sa modernisation. Le Gros-de-Vaud est traditionnellement agricole et producteur de nombreuses denrées dont certaines étaient vendues et consommées à Lausanne, voire écoulées via le nouveau noeud ferroviaire vaudois. Sans surprise, la « Brouette d’Echallens » (surnom donné au LEB) servira à leur transport, d’abord avec un transbordement à Chauderon pour rejoindre le Flon (où des monte-charges sont créés en 1900), puis avec un recours au tramway (grâce à une convention avec les tl), vers les installations ferroviaires de Renens et ensuite de Sébeillon. Le LEB poursuivra cette pratique jusqu’en 1970 – le trafic postal sera arrêté en 71 – et reprendra en 1964 (fin des trams à Lausanne) certains véhicules ainsi que la concession attenante aux tl. Cette imbrication avec le tramway oblige le LEB à utiliser dès 1936 une alimentation en 650 V sur la section commune Chauderon – Montétan (1 km) alors que le restant de sa ligne sera électrifié en 1 500 V. L’opération menée avec BBC, pour l’alimentation, permet l’introduction des automotrices CFe 4/4 21 à 24 (1935) et 25 (1947) produites par Sécheron ainsi que Schlieren et le déclassement de matériels dont certains sont déjà anciens.
Le long de la ligne, des travaux se déroulent régulièrement pour améliorer le confort des passagers et garantir la sécurité de l’infrastructure. Ils permettent le développement de nouvelles offres et la transformation du LEB en un véritable RER vaudois. Opération ponctuelle sur un passage à niveau, réaménagement d’une gare ou construction d’un tunnel: le LEB se transforme et devient plus contemporain.
La gestion opérationnelle de la compagnie du Chemin de fer Lausanne-Échallens-Bercher (LEB) est assurée par les Transports publics de la région lausannoise (tl).
Les 10 automotrices RBe 4/8 no 41 à 50 sont des automotrices électriques, fabriquées par Stadler Rail pour la compagnie du chemin de fer Lausanne-Échallens-Bercher. Une confusion fréquente est faite de considérer cette rame automotrice comme étant un FLIRT. Ce n’est pas le cas. L’entreprise Stadler précise qu’il s’agit d’un modèle spécial fait sur mesure pour les besoins de la compagnie du LEB. Le modèle est, en outre, basé sur le FLIRT, mais il en diffère, étant une automotrice double au lieu d’une automotrice articulée avec bogie jacobs.