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BRUNO MEIGNIEN

Ce train reliant Tabriz à Téhéran franchit une dernière courbe en marche sur l’erre avant de s’immobiliser quelques instants dans une gare de croisement solitaire, à plus de 1 700 m d’altitude

De Paris à Ispahan, une odyssée ferroviaire (2e partie)

5 juillet 2016
- -
Par : BRUNO MEIGNIEN

Une fois quittée la Turquie (Rail Passion n° 223), le voyage se poursuit en Iran pour gagner Téhéran, et son chaos urbain, puis Ispahan. Un parcours à vélo et en train plutôt éprouvant dans un pays où la voiture reste le symbole indépassable de la modernité.

Retrouver ici la première partie de ce feuilleton

Nuit du 22 au 23 mai, train Téhéran – Ispahan

Une moissonneuse-batteuse dans le désert. Cela n’a aucun sens. Cela fait longtemps depuis le dernier voyage en train. Cela fait longtemps aussi que je n’ai pas touché au stylo. On s’occupe à vivre et découvrir, et on en oublie d’écrire. Nous avons quitté la Turquie il y a deux semaines. Les derniers jours en Anatolie ont été étonnants. Avant de quitter Dogubayazit, Romain et moi avons voulu aller au fameux site d’Ishak Pass, palais sur fond d’Ararat, d’après la photo. Mais le mont Ararat était caché par un banal versant de montagne. Nous avons été victimes d’un photomontage ! Le soir, nous avons emprunté la quatre voies, traversée en toute quiétude par des troupeaux de moutons soulevant des nuages de poussière mordorée dans la lumière du couchant. Un berger nous a demandé de l’eau. La nuit venue, en face du mont Ararat, nous avons cru à un début de guerre civile. Avant de réaliser que les explosions, dont l’une a coupé le courant – plongeant la silhouette massive et conique de la montagne dans une magnifique obscurité – étaient des exercices militaires. Le lendemain, nous avons laissé le mont derrière nous et atteint la frontière iranienne. Un roman de Kafka. Enfin, nous n’y avons passé qu’une heure. Pour qui transporte des marchandises, c’est une autre histoire, car les contrôles sont du genre exhaustifs ! Côté iranien, nous avons ainsi longé des files de camions de plusieurs kilomètres, à l’arrêt. Combien d’heures ou de jours les conducteurs y passent-ils ? Mystère. Nous avons senti l’air chaud peu après la frontière, en arrivant dans les gorges de Maku. Une chaleur de printemps déjà fini, et en fait jamais commencé. C’est comme ça ici : « Extrêmement froid l’hiver, extrêmement chaud l’été. » Sans transition. Nous avons eu faim aussi, en passant du 3 mai 2014, 12 h, au 13 février 1393, 13 h 30. Il y avait un restaurant.

Un petit restaurant. En fait, une petite pièce carrée contenant une unique petite table. Nous y avons mangé un poulet au riz sans fioritures. Nous avons continué la descente en levant le bras des centaines de fois, en réponse aux joyeux klaxons. Un automobiliste s’est même arrêté, a levé les bras de l’autre côté de la chaussée, les doigts en V, et nous a crié «Welcome to Iran ». Nous avons recroisé cet accueil chaleureux à Qapiliqh, où le village tout entier – enfin, sa moitié masculine – est venu nous chercher en moto dans la plaine désertique. Nous avons tenté de satisfaire leur curiosité dans l’épicerie, centre névralgique de l’endroit, puis dans la maison en terre de ce qui semblait être le chef du village, au sommet du versant. La maîtresse de maison nous y a nourris, refusant d’apparaître sur la photo de famille, dans laquelle la petite a fini par être acceptée. L’invité étant roi, ladite famille s’est installée dans la cuisine pour dormir, nous laissant la pièce principale, sans concession possible. Le sommeil sur les tapis aux motifs rouge sombre, bien meilleur qu’on ne pourrait le croire, a été interrompu à six heures du matin par notre hôte, déjà prêt à travailler. Nous avons croisé notre première voie ferrée iranienne deux jours après la frontière, à Marand. Deux journées épuisantes à répondre aux interpellations bienveillantes des Iraniens.

Nous avons recroisé les rails un peu plus haut. La route filait droit dans la pente, tandis que le chemin de fer suivait un grand fer à cheval, malgré une rampe forte pour un train. Nous avons aussi recroisé les quatre Iraniennes qui nous avaient abondamment klaxonnés dans un sens, puis dans l’autre. Des étudiantes en voyage touristique. Les premiers touristes iraniens que l’on croisait. Apparemment, un ou deux cyclistes passent chaque jour ici, point de passage naturel pour qui traverse l’Iran à vélo – Il n’y a pas débauche de postes-frontières ouverts avec la Turquie. Ceux-ci ont droit aux sempiternelles questions : « d’où venez-vous ? » – parfois traduit par « where are you from» ou « made in ? », mais la plupart du temps en turc, azéri ou farsi –, puis « où allez-vous », « depuis quand voyagez-vous », et « êtes-vous des touristes », question à laquelle on se verrait bien répondre « non, on est en voyage d’affaires, j’ai les contrats dans mon vélo » – Le tourisme est si exotique dans ce coin de la planète. Et là vient la question qui brûle toutes les lèvres : « Pourquoi vous ne voyagez pas en voiture ? »

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Rail Passion n°225

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