Après 146 ans de présence ferroviaire, Nantes-État disparaît. Le site de Blottereau, réaménagé et modernisé, concentrera bientôt l’ensemble des activités de marchandises et de maintenance ferroviaire.
C’est une page de l’histoire ferroviaire de Nantes qui se tourne. Après 146 ans de présence, la SNCF se retire de NantesÉtat. Seul reste en place l’élégant BV en pierre de taille rénové par la Ville. À la fin du mois de juillet, les derniers trains auront disparu, et les voies céderont la place à un vaste projet urbain.
Quand le rail arrive à Nantes en 1848, la première gare est implantée en périphérie, là où le foncier est disponible. Ce sera la plaine de Mauves à l’est de la ville historique, sensiblement au même endroit que l’actuelle gare de Nantes. Mais en cette deuxième moitié du XIXe siècle, la concurrence fait rage sur la façade atlantique entre deux réseaux aux frontières mal définies, la Compagnie de l’Ouest (rachetée par l’État en 1908) et le Paris-Orléans qui ne cesse de s’étendre. Pas question donc d’abandonner un pouce de terrain à son rival.
Quand en 1876 la compagnie des chemins de fer nantais prolonge sa ligne de Pornic jusqu’à Nantes, elle choisit de s’installer sur l’île au sud de la ville, dans le secteur peu urbanisé de la prairie aux Duc. Le foncier y est suffisamment disponible pour construire une nouvelle gare.
En faillite deux ans plus tard, elle est rachetée par les Chemins de fer de l’État, qui ne cesseront par la suite de développer le site. Devenu Nantes-État, la gare reconstruite au début du XXe siècle devient la tête de pont d’un réseau, complété de ses installations marchandises. L’État y installe également son dépôt de Sainte-Anne et sa rotonde, tandis que les trains du PO disposent de celui de Blottereau à l’est de Nantes.