Derrière la relance de la ligne de l’Aubrac, le plan global de financement tarde à voir le jour. Bien que la ligne soit classée TET, l’État tente de réduire sa participation.
Depuis quand parle-t-on de la ligne de l’Aubrac ? Le soutien apporté par Jean-Claude Gayssot, ancien cheminot et ministre des Transports, est un début de réponse. Alors qu’elle était menacée de fermeture, ce coup de projecteur a sans doute été salutaire. Mais de quoi parle-t-on exactement ? La ligne de l’Aubrac, ou de Béziers – Neussargues est un héritage de la Compagnie du Midi.
Depuis l’arc méditerranéen, elle remonte à voie unique vers le Massif central, se raccordant à Clermont-Ferrand pour former un axe direct Paris – Béziers. Mais cette vision d’une ligne unique n’est pas tout à fait exacte et il faut davantage considérer qu’il y a plusieurs lignes de l’Aubrac. Il existe en réalité des « frontières », tant techniques qu’administratives, qui contredisent une vision purement linéaire. D’un point de vue technique déjà, la ligne peut-être divisée en quatre, d’abord de Paris à Clermont-Ferrand, avec une double voie électrifiée, commune il est vrai à plusieurs axes. Ensuite de Clermont à Arvant, c’est la ligne du Cévenol vers Nîmes, à double voie en traction diesel. De là se détache la ligne 720 jusqu’à Neussargues, à voie unique et diesel. Après rebroussement, c’est la 722, électrifiée en 1 500 V à voie unique jusqu’à Béziers. C’est cette dernière ligne qui est l’objet de toutes les attentions. Pour ne rien arranger, une autre frontière, administrative, la divise au niveau de Saint-Chély-d’Apcher à proximité du Km 650. Au sud, c’est l’Occitanie, au nord la région Aura.
Dans sa politique de relance du rail, l’Occitanie a déjà pris plusieurs mesures. La plus symbolique a été l’instauration du billet à 1 euro entre Béziers et Saint- Chély. Mais le prix ne fait pas tout. La ligne longtemps délaissée s’est fortement dégradée, demandant d’importants travaux.
Le train « Aubrac » tire son nom du plateau Aubrac qu’il traverse. Ce train subit de plein fouet la présence de l’Autoroute A75, gratuite, sur une grande partie de son parcours. Avec un temps de trajet de plus de six heures entre Béziers et Clermont-Ferrand et une fréquence réduite à un aller-retour quotidien, le train « Aubrac » est jugé peu intéressant par les voyageurs potentiels.
D’autre part, le rôle de désenclavement du Massif Central que joue ce train, on peut notamment déplorer sa suppression dans la mesure où il offre une alternative pittoresque et surtout économique aux TGV pour se rendre sur la côte méditerranéenne.