On connaissait le Puy du Fou comme parc d’attractions, il faudra bientôt lui ajouter une nouvelle fonction, celle d’exploitant ferroviaire. L’ouverture à la concurrence du marché des trains de voyageurs permet en effet la mise en ligne d’une offre touristique en parallèle aux compagnies privées de transport, à l’image de Railcoop et autres Le Train. Alors que le succès des croisières ne se dément pas, le Puy du Fou choisit de se lancer dans un secteur pour l’heure sans concurrence, celui de la « croisière » ferroviaire de luxe. Quelques vues d’artistes (voir ci- dessus) laissent entendre qu’il s’agit de renouer avec les grandes heures des sleepings, ceux qui ont fait le bonheur de la clientèle fortunée qui passait l’été sur la Riviera et l’automne à Venise. Depuis la disparition de ces palaces sur rails, à l’heure de la démocratisation du voyage aérien, la nostalgie est restée intacte.
Plusieurs versions dépoussiérées des sleepings chers à Agatha Christie (à l’image du Venice-Simplon- Orient-Express) sont aujourd’hui disponibles sur le marché. Mais le projet du Grand Tour entend bien s’en démarquer, à commencer par le très petit nombre de voyageurs, seulement 30 par semaine. Dès le printemps 2023, ils pourront embarquer à bord d’une rame de grand luxe pour un circuit de 4 000 km à travers l’Hexagone. Et puisqu’il s’agit bien d’une « croisière », le train marquera (à l’image des paquebots), des « escales » durant les six jours (et cinq nuits) du périple. Épernay, Reims, Beaune, Annecy, Avignon, Aix-en-Provence, Arcachon, Pauillac et Chenonceau, chaque étape sera l’occasion de rencontrer des grandes figures et des personnages historiques, toujours dans l’esprit du Puy du Fou. L’itinéraire de ce train a été élaboré en partenariat avec SNCF Réseau qui a mis les sillons à disposition de la compagnie. 12 voitures d’occasion ont été récemment acquises pour l’exploitation du train. Elles sont entrées en rénovation en pro- fondeur, mécanique et technique, chez Arlington Fleet à Somain. Cette opération s’étalera sur une bonne partie de l’année 2022 avant le début des tests dynamiques en ligne, pour une certification espérée au printemps 2023. Outre les voitures, le Grand Tour entend également louer ses propres machines de traction, par le biais d’une entreprise ferroviaire codétenue par le Puy du Fou et Rail Participations, une société créée il y a tout juste un an.
Côté voyageurs, confort et luxe seront bien sûr de rigueur. Chacune des cabines sera spacieuse, de 10 à 30 m2, véritable chambre d’hôtel comprenant une salle de bains avec douche et toilettes. Deux voitures-restaurants gastronomiques et une voiture-bar seront à la disposition des voyageurs qui disposeront d’une quinzaine de membres d’équipage à leur service.
Évidemment, tout cela a un coût, à partir de 4 900 euros par personne, les pré-réservations étant déjà ouvertes. Le Grand Tour espère faire le plein dès 2023 avec 600 voyageurs à l’exercice de cette première année.
Cet article est tiré du n°292 de RAIL PASSION dont voici la couverture :