La Ville de Paris ne cache plus ses ambitions sur la Petite Ceinture. Les 31,5 km d’infrastructure risquent bien d’être peu à peu transformés en promenades alors que la ligne est plusieurs fois coupée. Le principe de « réversibilité » ne sera bientôt plus qu’un voeu pieux
Que faire de cette ligne circulaire autour de Paris dont l’essentiel du trafic ferroviaire a disparu dans les années 90 ? Depuis le premier coup fatal porté par la destruction en 1958 du viaduc d’Auteuil (endommagé durant la guerre), la boucle n’est plus assurée. Pendant près de 30 ans, la Ceinture va amorcer son déclin, précipité par la désindustrialisation de la capitale. Le départ des usines Citroën, des abattoirs ou encore des gazomètres va réduire peu à peu le trafic, qui se reporte progressivement sur la Grande Ceinture. Les grandes gares marchandises vont fermer à leur tour, Grenelle, Reuilly, Rungis… libérant des terrains qui sont rapidement lotis. Si certains (courts) tronçons sont encore parcourus par des trains, la plus grande partie de l’infrastructure est dans un état d’abandon depuis plusieurs décennies.
Dans le même temps, les abords immédiats de la ligne ont été progressivement investis pour construire de nouveaux logements alors que le foncier reste rare à Paris. Peu à peu, la nature reprend ses droits transformant la plate-forme en espaces verts que les nouveaux riverains souhaitent préserver en s’opposant à la reprise des circulations ferroviaires. De multiples projets de réouverture ont été étudiés, notamment depuis les années 1970, allant d’une liaison Bastille – La Défense, à l’expérimentation d’Aramis ou une déviation du RER C par la Ceinture. Aucun n’a débouché sur une remise en service, même si l’intérêt de l’infrastructure est clairement souligné