L’année 2020 n’est pas terminée, et pourtant force est de constater qu’elle restera pour beaucoup une année compliquée ! En effet, bon nombre de filières sont touchées par le contexte sanitaire actuel, et le monde du transport n’y échappe malheureusement pas. Ces dernières semaines les regards se tournent vers la compagnie Thello qui, après plusieurs annonces de reprise normale de son trafic, pourrait connaître la suppression d’une partie de ses circulations dans les mois à venir.
Les débuts sur les rails
Créé en début d’année 2010 par Veolia Transport (fusionnant avec Transdev en 2012) et Trenitalia, Thello fut la première entreprise privée à se lancer dans le transport ferroviaire de voyageurs en France. L’aventure commence le 11 décembre 2011, avec la continuité et la reprise des trains de nuit Artesia, que Thello exploite avec un train de 700 places circulant chaque nuit entre Paris et Venise. Composé de trois voitures-lits, d’une voiture-restaurant et de six à 10 voitures-couchettes selon la saison, ce train de nuit dessert les gares de Dijon, Milan, Brescia, Verone, Vicence, Padoue et Venise-Mestre.
En complément du train Paris – Venise, le 9 décembre 2012 Thello met en place une seconde liaison nocturne au départ de Paris-Lyon, mais cette fois-ci à destination de Rome-Gare-Termini, avec des arrêts à Dijon, Bologne et Florence. Cette relation ne subsistera pas, puisqu’un an plus tard Thello y mettra fin (temps de parcours apparemment peu attractif).
Le 14 décembre 2014, Thello élargit son offre de voyage en lançant un train de jour effectuant un AR quotidien entre Marseille et Milan, complété au cours de l’année 2015, par deux AR quotidiens entre Nice et Milan. Sur la partie française le train Marseille – Milan dessert les villes de Toulon, Saint-Raphaël-Valescure, Cannes, Antibes, Nice et Monaco. Après son arrêt commercial en gare de Vintimille permettant un relais d’engin moteur et conducteur, il desservira plus d’une dizaine de stations côté italien : San Remo, Imperia, Diano, Alassio, Albenga, Finale Ligure, Savone, Gênes-Piazza Principe, Voghera, Pavia et son terminus Milano Centrale.
En 2016, Trenitalia, qui elle-même appartient à l’opérateur historique FS (Ferrovie dello Stato), devient seule et unique actionnaire de l’entreprise Thello. L’année suivante, la firme dévoile clairement ses intentions de concurrence vis-à-vis des trains express régionaux, annonçant la couleur en signant un accord de partenariat avec la SNCF et la région Paca. Cet accord permet un abonnement commun Thello + TER, accordant le droit aux voyageurs d’emprunter les trains des deux compagnies entre Nice et Vintimille, et ce à partir du 1er janvier 2018.
En 2018, Thello en quelques chiffres, c’est huit trains par jour se reposant sur deux lignes que sont l’axe Paris – Venise et Marseille/Nice – Milan, avec un bilan de plus d’un million de passagers transportés en 2017. La firme comptabilise une centaine d’employés, et possède plusieurs points de vente. Une boutique est située dans le hall prestigieux de la gare de Lyon à Paris, et une autre sur le parvis de la gare de Nice-Ville, rue Thiers. Des bornes libre-service sont placées en gare de Paris-Lyon, Marseille, Toulon, Cannes, Antibes, Nice et Monaco.