Le concept de RER est adopté en Suisse par de nombreux cantons. Celui de Vaud ne fait pas exception à la règle. Il va connaître en 2020 d’importants développements auxquels sera associé le très dense réseau de lignes secondaires de la région.
Sur le territoire helvétique, la vogue des RER (réseaux express régionaux) s’est d’abord développée en Suisse alémanique, avec l’étoile de Zurich dès 1990, suivie de celles de Berne et Bâle en 1995 et 1997, puis de Saint-Gall en 2001 et Lucerne en 2004.
Cette année-là, en Suisse romande naissait le RER de Lausanne, puis en 2011 celui de Fribourg, en 2013 celui du Valais, alors que Genève disposera en 2019 d’un RER à vocation internationale avec le Léman Express. Le canton de Vaud, comptant 784 000 habitants, s’étend en bordure du lac Léman de Nyon à Montreux, puis de la rive droite de la vallée inférieure du Rhône jusqu’à sa limite avec le Valais au nord de Martigny. À l’est, il en–globe le chaînon jurassien formant frontière avec la France jusqu’au nord d’Yverdon avec les deux rives méridionales du lac de Neuchâtel et une pointe vers celui de Morat englobant Payerne.
Il est quadrillé par un canevas ferroviaire entièrement électrifié en monophasé 15 kV, contrôlé intégralement par les CFF, dont le cœur est situé en gare de Lausanne, ville la plus importante, desservie par un système de trains IC et IR cadencés très fourni et par quelques mouvements internationaux (TGV de et vers Paris, EC vers Milan via le Simplon).
Contrairement au puissant réseau zurichois, qui dispose de plusieurs lignes affectées au seul trafic RER, celui de Vaud, nous allons le voir, utilise les lignes classiques et les installations des gares desservies. Il s’imbrique donc avec les autres circulations voyageurs y compris celles du fret sur plusieurs axes. Les CFF sont l’exploitant unique des huit lignes en service en 2019 qui sont en correspondance en divers points avec des réseaux privés à voie normale et métrique.
La constitution et le développement du réseau
Les dessertes omnibus ont été longtemps quelque peu irrégulières et désordonnées dans le temps, en Suisse romande, comme partout en Suisse. Le cadencement généralisé intervenu en 1982 a mis de l’ordre en domestiquant les horaires dont les fréquences ont été peu à peu améliorées. Au vu des bons résultats obtenus dans les autres agglomérations importantes du pays, les autorités cantonales ont à leur tour opté pour un réseau régional de transports dédié à leur territoire, s’articulant autour de la métropole lausannoise.