Le train de nuit a le vent en poupe chez nos voisins européens, la « honte de prendre l’avion » plaidant pour ce mode de transport écologique. En France la mobilisation est forte pour garantir la pérennité des lignes subsistantes qui ont aussi leur rôle à jouer dans le désenclavement des territoires.
Une forte mobilisation pour le maintien des trains de nuit
Dès 2014, l’État remet en cause le devenir des Trains d’équilibre du territoire (TET) et en particulier de certaines liaisons de nuit. Le gouvernement annonce en 2016 l’arrêt des subventions de six des huit lignes déficitaires de trains de nuit, alors que ce mode de transport souffre de la désaffection des voyageurs (- 25 % de fréquentation entre 2011 et 2016). Il faut cependant noter que les trains Intercités de nuit enregistrent un déficit de 0,18 euro/km/voyageur, alors que le celui des Intercités de jour s’élève à 0,23 euro/km/voyageur. Des régions se font entendre et mettent l’accent sur le rôle primordial de ces trains en matière d’aménagement du territoire. En effet, les villes moyennes ne sont pas forcément desservies par le TGV et en l’absence de LGV, les temps de parcours diurnes depuis Paris vers plusieurs secteurs peuvent dépasser les 5 heures. La région Occitanie se mobilise pour assurer le maintien des Trains d’équilibre du territoire, notamment de l’offre de nuit. La revendication est inscrite au programme de 140 candidats de tous bords politiques à l’élection municipale de cette année.
Les services Intercités de nuit
Pour des raisons d’aménagement du territoire et en l’absence d’autre desserte directe, les liaisons suivantes sont maintenues :
Paris-Austerlitz – Briançon
Le train de nuit Paris-Austerlitz – Briançon, auparavant dénommé le Val-de-Durance, via Crest, Die et Gap effectue un aller-retour quotidien, partant de Paris à 20 h 50 pour une arrivée à 8 h 35 à Briançon. Le retour s’effectue à 20 h 05 pour une arrivée à 7 h 55 à Paris. Malgré les travaux, le Paris – Briançon devrait être maintenu. Cette ligne, proche des stations de ski des Hautes-Alpes, est surtout fréquentée pendant les vacances d’hiver par une clientèle de loisirs, confirme Estelle Rocci, responsable des lignes de nuit à la SNCF, qui peuvent accueillir 600 passagers répartis dans 10 voitures.
Paris-Austerlitz – Rodez – Albi
Le train de nuit partant à 22 h 00 de la gare de Paris-Austerlitz arrive à 6 h 15 à Albi. Il circule tous les jours entre Paris et Rodez. Il est prolongé à Albi uniquement dans la nuit de vendredi à samedi. Il est prévu au départ d’Albi le dimanche. Le train de nuit Rodez – Paris part à 22 h 40 pour une arrivée à 6 h 50.
Paris-Austerlitz – Toulouse – Latour-de-Carol
Le train de nuit Paris-Austerlitz – Toulouse – Latour-de-Carol, via Pamiers, Foix et Andorre-L’Hospitalet quitte la gare d’Austerlitz à 22 h 10 tous les jours. Il atteint son terminus à 9 h 18. Le retour s’effectue à 18 h 15 de la gare de Latour-de-Carol-Enveitg pour une arrivée prévue à 6 h 52 à Paris-Austerlitz.
Aujourd’hui si on veut mettre l’accent sur « une forte mobilisation » pour la création et le maintien des trains de nuit à travers la France, on doit absolument émuler la grande application réussie des trains « Nightjet » des ÖBB. Le Groupe SNCF devra enfin rendre compte que des trains de nuits sans voitures-lits modernes et confortables [comme celles des ÖBB] est un cauchemar crépusculaire permanent sur les voies ferrées.