Parallèlement à la livraison des rames automotrices Oxygène qui s’échelonnera jusqu’en 2027, cette longue radiale aux caractéristiques sévères et au très grand nombre d’ouvrages d’art va bénéficier d’une régénération de ses installations très attendue par les trois régions concernées et ses usagers.
Numérotée 590 au catalogue RFN d’Orléans à Montau- ban, puis 640 au-delà vers Toulouse où elle est en tronc commun avec la transversale Bordeaux – Toulouse – Sète, cette longue radiale traversant de part en part le Massif central va bénéficier à partir de 2027 d’un renouvellement complet de son matériel et d’un réaménagement des dessertes grandes lignes très attendus par la clientèle. Traversant trois régions (le Centre-Val de Loire, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie), elle n’irrigue pas moins de 10 départements (le Loiret, le Loir-et-Cher, le Cher, l’Indre, la Creuse, la Haute- Vienne, la Corrèze, le Lot, le Tarn-et-Garonne et la Haute- Garonne).
Au cours de son histoire, elle connaît tour à tour des moments douloureux lors de la Seconde Guerre mondiale, puis la gloire avec les rapides Capitole et la masse des trains de nuit et TAC qui s’évaporent au fil du temps. Concurrencée par la voie aérienne, l’autoroute A 20 et les effets indirects de la LGV Atlantique, la ligne voit son trafic voyageurs longue distance s’émousser, tout comme les transports fret d’origine locale et ceux en transit. Sa régénération, réalisée sans retouches profondes aux installations qui s’avèrent bien équipées, devrait donc la réhabiliter sur le plan national.
Un achèvement tardif sur le territoire national
C’est la Compagnie du Paris-Orléans qui se charge de l’ou- verture du tronçon Orléans – Châteauroux – Limoges entre 1847 et 1856, année où celle du Midi ouvre celui de Montauban à Toulouse. Au-delà de la capitale limousine vers la Ville rose le relief accidenté du Massif central justifie l’emploi d’itinéraires de détournement compliqués à voie unique en plusieurs étapes :
• d’abord vers Brive avec crochet via Périgueux en 1860, puis en 1875 par la voie unique cabossée de Nexon à Brive par Saint-Yrieix ;
• à partir de 1858, 1862 de Brive à Montauban via Capde- nac, Lexos. Les Cadurciens peuvent eux atteindre Paris en passant par Périgueux, Monsempron-Libos.
Il faudra attendre la construction de la ligne directe Limoges – Uzerche – Brive – Souillac – Cahors – Montauban nécessitant de gros travaux avec mise en service échelonnée en 1884 de Cahors à Montauban, 1891 de Brive à Cahors et 1893 de Limoges à Brive par Uzerche. À ce moment l’inté- gralité des 594 km des Aubrais à Toulouse est à double voie. Au fur et à mesure de l’exploitation des lignes embranchées les gares de jonction sont agrandies et adaptées, c’est le cas de celles de Vierzon*, Issoudun, Châteauroux*, Argen- ton-sur-Creuse*, Saint-Sébastien, Saint-Sulpice-Laurière*, Le Palais, Limoges*, Brive-la-Gaillarde*, Souillac, Gourdon, Cahors* et Montauban*. De grands halls couvrant partielle- ment les quais sont édifiés aux Aubrais, à Vierzon, Château- roux, Limoges, Brive, Cahors et Montauban. Alors que les gares suivies d’un astérisque sont équipées de dépôts de locomotives, ultérieurement des faisceaux de triage sont établis à Vierzon, Limoges-Puy-Imbert et Brive-Estavel.
Rappelons que vieilles de trente ans en moyenne, les locomotives électriques du POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) sont à bout de souffle.
Soulignons que la ligne Paris – Orléans – Limoges – Toulouse est un axe Nord-Sud stratégique entre les régions Île-de-France, Centre Val-de-Loire, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Conventionnée avec l’État au titre des trains d’équilibre du territoire (TET), elle constitue un axe Nord-Sud stratégique permettant une desserte fine de l’ensemble des territoires qu’elle traverse. Les 700 km de cet axe seront régénérés et modernisés à travers plusieurs chantiers prévus d’ici 2027.
Notons que l’annonce du report de la livraison des 16 nouvelles rames « Oxygène » à dix caisses (made in CAF) de fin 2025 à janvier 2027 (dû à des problèmes techniques sur les moteurs et les freins) et de l’arrêt de toute circulation en journée, pour cause de travaux au nord d’Orléans, pendant plus de six mois à compter d’août 2025, est une assez mauvaise nouvelle pour les usagers et les régions desservies.