LA PETITE LIGNE DEVIENT GRANDE
La ligne E est la cinquième ligne de RER de l’Île-de-France. La petite dernière est restée longtemps dans son état de départ dans la banlieue est et sans traverser Paris. Mais tout est en train de changer. Avec ses 22 gares jusqu’en 2023, elle est la plus courte des lignes de RER avec 52 km (un tronc commun et deux branches). Le nom de code du projet est « Eole » pour Est Ouest Liaison express. L’objectif principal est la désaturation de la ligne A du RER en créant une nouvelle liaison ferroviaire à grand gabarit dans Paris et en connectant les banlieues est et ouest. Les premières réflexions datent des années 80. En octobre 1989, le Premier ministre de l’époque, Michel Rocard, annonce la réalisation des lignes Meteor (future ligne 14 du métro) et Eole (future ligne E du RER). En décembre est présenté le schéma de principe. À l’Est, il s’agit d’intégrer les sections de ligne de Paris à Chelles-Gournay et Villiers-sur-Marne avant une deuxième étape de NogentLe Perreux à La Varenne-Chennevières. Côté Ouest, les lignes concernées sont Paris à Versailles-Rive-Droite et Saint-Nom-la-Bretèche. Dans Paris, la connexion se réalise par une ligne nouvelle en souterrain entre La Villette et Pont-Cardinet pour desservir les gares de Paris-Nord, ParisEst et Paris-Saint-Lazare.
Ce schéma de principe est validé par le Stif fin 1990 avec deux étapes: une immédiate pour l’Est avec deux gares parisiennes (Nord-Est future Magenta et Haussmann) et une ultérieurement pour l’Ouest. L’enquête publique se déroule en 1991 et la déclaration d’utilité publique est prononcée le 15 novembre 1991. Un an plus tard est passée la commande des 53 rames MI 2N nécessaires à l’exploitation de la première partie. Les travaux démarrent en 1993. Ce sont les trémies d’accès d’environ 300 m de long en avant-gare de Paris-Est suivies d’une galerie couverte de 300 m. Puis un tunnel à double voie de 450 m jusqu’à Magenta, deux galeries à voie unique jusqu’à Haussmann avec un tunnelier dénommé « Martine ». Les tunnels sont achevés fin 1996.
Allez vers l’Ouest! L’Ouest est le meilleur!
Notons que la ligne E du RER d’Île-de-France doit remplir 5 fonctions principales:
* contribuer à l’aménagement de l’Île-de-France du XXIe siècle;
* améliorer les liaisons entre la banlieue Est et le centre de Paris, notamment le quartier Opéra – Saint-Lazare qui compte de nombreux bureaux;
* établir dans Paris une liaison rapide entre ce quartier des affaires et les gares du Nord et de l’Est, terminus des TGV Nord, Eurostar, Thalys, ainsi que vers le TGV Est et, dans l’avenir, la liaison CDG Express, le parcours entre les deux gares souterraines ne nécessitant que trois minutes;
* permettre des correspondances plus aisées entre l’est et l’ouest de l’Île-de-France (correspondance à Haussmann – Saint-Lazare avec la banlieue Ouest);
* soulager le RER A saturé aux heures de pointe, tout en étant une alternative à celui-ci à Haussmann – Auber, à Val de Fontenay, dans la ville nouvelle de Marne-la-Vallée et, lorsque le prolongement à l’ouest sera réalisé, au quartier d’affaires de La Défense.
Rappelons que les rames vétérans Z 22500 de la RER E seront intégralement remplacées par des Z 58000 (ex-RER NG) pour le prolongement du RER E à Nanterre-La Folie en 2024 et à Mantes-la-Jolie en 2026. Un transfert sur les lignes L et J vers Cergy-le-Haut et Ermont – Eaubonne (avec transfert des Z 50000 de ces axes sur les branches de Versailles-Rive-Droite et de Saint-Nom-la-Bretèche en remplacement des Z 6400), envisagé précédemment, est exclu en décembre 2018 avec l’achat de rames Z 50000 supplémentaires pour équiper intégralement ces lignes. Après leurs remplacement par le RER NG, les 53 rames Z 22500 seront définitivement radiées, sans la moindre réaffectation vers une autre ligne du réseau Transilien et même du réseau ferroviaire français en général, toutes les pistes et hypothèses de ligne où ces rames auraient pu être réaffectées furent abandonnées.