La première phase de modernisation de Gisors – Serqueux, maillon central de l’axe Paris – Dieppe, a été lancée en 2013. La réhabilitation du raccordement sud de Serqueux, pièce maîtresse de la seconde phase du projet entreprise en 2017, devrait s’achever cet été. La circulation des TER vers Gisors pourra alors reprendre et celle des trains de fret du Havre devrait intervenir pour le service 2021.
Le maillon central de l’ex-itinéraire direct Paris – Dieppe ayant connu ses heures de gloire avec le trafic franco-anglais, détricoté peu à peu jusqu’en 1988 où le tronçon terminal au nord de Serqueux a été brutalement abandonné, s’apprête à connaître une nouvelle jeunesse.
Une première phase de modernisation a été entreprise en 2013 (voir Rail Passion n° 190). Elle avait permis de renouveler intégralement les deux voies principales en très mauvais état entre les gares de Gisors (ex-Gisors-Embranchement) et Serqueux, sur 50 km, intégrées à la région SNCF de Rouen avec vitesse limite fixée uniformément à 100 km/h pour tout type de trains. À cette occasion plusieurs petits ponts-rails corrodés avaient été remplacés et des passages à niveau peu fréquentés supprimés. Ce ruban la ligne construite par la compagnie de l’Ouest en 1872 sinue dans la riante vallée de l’Epte en desservant des communes de l’Eure, de l’Oise et de la Seine-Maritime, dont celles de Gournay-Ferrières et Forges-les-Eaux figuraient parmi les plus importantes.
Cette opération relativement rare en France, objet d’une convention signée le 15 décembre 2010 entre l’État, la région Haute-Normandie et Réseau ferré de France qui cofinançaient à parité l’opération d’une valeur de 105 millions d’euros engagée dans l’optique d’un détournement d’une partie du trafic fret chargé au port du Havre en direction de la région parisienne et au-delà, pour décongestionner l’artère Paris – Le Havre notamment entre Achères, Sotteville et le nœud de Rouen.
Elle s’était accompagnée de la réinjection à la mi-décembre 2013 par la région Normandie de quatre navettes TER, sauf les dimanches, assurées par autorails X 73500 et supprimées depuis 2009, n’observant que deux arrêts à Sérifontaine et Gournay-Ferrières.
Une seconde étape ayant fait l’objet d’une enquête publique auprès des habitants en mars-avril 2016, avec DUP signée le 18 novembre suivant, a cette fois porté sur un montant de 246 millions d’euros couvert à la fois par l’État (90 millions), la région Normandie (90 millions) et l’Union européenne (66 millions).