Victime de la mauvaise volonté des pouvoirs publics et de la SNCF, cette ligne de desserte essentiellement TER, dont les conditions d’exploitation se sont dégradées, pourrait faire l’objet d’une décision de fermeture partielle ou totale de la région ARA. En attendant, les usagers s’organisent pour tenter de conserver une relation traversant des contrées durement affectées par les rigueurs de l’hiver…
La voie unique non électrifiée de Grenoble à Veynes, longue de 110 km se déroulant à travers, le Trièves, exploitée par les régions SNCF de Chambéry et Marseille, est depuis plusieurs mois sur la sellette. L’éventuelle fermeture a priori partielle au trafic voyageurs, annoncée par la région Auvergne-Rhône-Alpes, de cette ligne numérotée 905 au catalogue du RFN, reste une épée de Damoclès et émeut les populations locales, dont une large part est confrontée aux rigueurs hivernales. L’état de la superstructure dans le département de l’Isère est préoccupant et a déjà milité pour un abaissement de la vitesse limite à 50 km/h de Saint-Maurice-en-Trièves à Col-de-la-Croix-Haute-Lalley, puis également à 50 du Km 160,4 au Km 165,9 de part et d’autre de Saint-Martin-de-la-Cluze. Pour la défense de cette ligne exclusivement fréquentée par des liaisons TER, unissant Grenoble à Veynes et Gap, de nombreuses manifestations des autochtones, élus et voyageurs ont déjà eu lieu au plan local et elles deviennent plus incisives au fur et à mesure que l’on rapproche de l’échéance fatale, sans toutefois qu’une date ait été précisée. La facture pour une remise en état du tronçon médian d’altitude s’élèverait à 50 millions d’euros, somme que les départements de l’Isère et des Hautes-Alpes, tout comme SNCF Réseau, ne sont pas à même de pouvoir financer actuellement. Le contrat de plan État-région pour la période 2015-2020 n’a pas prévu le moindre investissement pour ce trajet.
Or Laurent Wauquiez, président de la nouvelle région ARA, est bien connu pour son désintérêt pour les transports ferroviaires, étant plus enclin aux investissements routiers, comme celui de l’éventuelle A 45 de Lyon à Saint-Étienne, ou à l’achat de canons à neige dans les stations de ski d’altitude. Il ne semble guère disposé à financer les travaux de renouvellement et de maintenance des multiples ouvrages d’art. Depuis le début de sa mandature, il a laissé sa marque en fossoyant la transversale ferroviaire Saint-Étienne – Clermont-Ferrand à travers le Forez entre Boën et Thiers, puis celui de l’axe jurassien Saint-Claude – Oyonnax.
Depuis plusieurs années une Association pour la sauvegarde et la défense de la ligne Grenoble – Veynes reste très active et exerce des pressions politiques auprès de la SNCF, de Réseau ferré de France et des collectivités Locales pour le maintien et la modernisation des services TER locaux de cette artère dauphinoise. Côté sud, un Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes lutte lui aussi opiniâtrement pour le maintien de cet axe de pénétration vital du massif alpin.