Dans quelques mois, les trains du Reme circuleront sur le réseau de Strasbourg. Le nombre de circulations sera considérablement augmenté et de nouvelles liaisons transversales verront le jour.
C’est peu dire que les habitants de la région de Strasbourg disposent d’un réseau de transport impressionnant. Depuis la relance du tramway en 1994, le réseau urbain n’a cessé de s’étoffer pour devenir aujourd’hui l’un des plus importants du pays (hors région Île-de-France) avec six lignes, complétées par des bus à haut niveau de service (BHNS) et des autobus. Ce tramway d’ailleurs ne cesse de se développer et une nouvelle phase d’extensions est en cours. Ne tournant plus le dos au Rhin, l’agglomération est désormais engagée dans une logique transfrontalière, illustrée fin 2018 par le prolongement de la ligne D du tram jusqu’au coeur de Kehl. Si le projet de trams-trains est au point mort, certains élus veulent encore y croire. C’est d’ailleurs à cette fin que la ligne C a été prolongée jusqu’au pied des voies SNCF en novembre 2010.
Pourtant, ce n’est pas de ce côté-là que les améliorations du réseau régional sont attendues à court terme. Alors que plusieurs métropoles françaises (comme Lille ou Nantes) envisagent la constitution d’un réseau de RER, Strasbourg est la première à franchir le pas dès cette année. Dans la capitale alsacienne, c’est d’ailleurs plutôt de Réseau express métropolitain européen (Reme) dont il faut parler. Au niveau des TER, l’agglomération est desservie en étoile depuis la gare de Strasbourg dans les directions de Saverne, Niederbronn, Wissembourg, Lauterbourg, Offenburg (en Allemagne), Sélestat via Erstein, Sélestat via Molsheim et Saint-Dié.
La mise en place du Réseau Express Métropolitain Européen (REME) sera effective fin 2022, comme prévu, pour un achèvement en 2030.
Le Conseil de l’Eurométropole a adopté le 4 février dernier une délibération précisant le déploiement de cet effort sans précédent en faveur d’une très large gamme de transports publics.
Le REME prévoit l’élargissement massif de l’offre de trains, de cars express, s’appuyant sur l’extension des horaires de circulation, un cadencement nettement renforcé sur quasiment toutes les lignes desservant l’Eurométropole ainsi que son bassin de vie.
À noter que l’élévation de l’offre ferroviaire débutera avec le service annuel de la SNCF, dès le 11 décembre 2022. Ce développement rendu possible avec la prochaine mise en service de la 4ème voie ferrée entre la gare de Strasbourg et Vendenheim, permettra à un nombre accru de trains de circuler. Autre progrès rendu possible par cet aménagement, la diamétralisation, c’est-à-dire une première liaison directe sur la ligne Saverne Sélestat, sans terminus à Strasbourg. D’autres lignes sont envisagées.
Si à Paris, il y a le fameux et légendaire RER, à Strasbourg, il y aura bientôt le REME portant plein de révolution et d’espoir sur le périmètre des transports en commun (des lignes ferroviaires, mais aussi routières).
Les coûts d’exploitation de la nouvelle offre SNCF pour ce projet tentaculaire sont évalués à 14.5 millions d’€ [déduction faite des recettes supplémentaires].
Des conventions sont passées entre la Région Grand Est et l’Eurométropole de Strasbourg, qui travaille aussi avec les intercommunalités du bassin de vie bénéficiant de l’augmentation de l’offre.
La Région participe aussi aux investissements liés au développement du réseau de cars express à hauteur de 40% des charges portées par l’Eurométropole.
Pour le moment, l’état matériel de la ligne vers Lauterbourg ne permet pas de développer l’offre.
Une programmation des travaux en cours est engagée avec la SNCF et la Région.