L’entrée en service des LGV SEA et BPL a entraîné un vaste mouvement de réorganisation et d’optimisation de la trame TER dans la moitié ouest de la France. Dans un précédent dossier, nous avons examiné l’impact de cet événement en Bretagne et dans les Pays de la Loire (voir rail Passion n° 243), nous faisons de même dans ce numéro avec le Sud-Ouest et le Centre où, en outre, il fallait également prendre en compte la refonte horaire de l’axe Polt.
L’ouverture au trafic commercial le 2 juillet de la LGV Sud-Europe-Atlantique bouleverse en profondeur les sillons actuels des TER (et par extension ceux du fret) sur la majeure partie des lignes du faisceau Sud-Ouest. En outre vient s’ajouter à la même date la refonte des horaires de l’axe Polt (Paris – Orléans – Limoges – Toulouse) à travers le Massif central, (commentée dans Rail Passion n° 239). Cette double révolution impactant les sillons des trains régionaux a dû s’accompagner d’une remise en ordre complexe des horaires de ceux-ci sur les nouvelles régions Centre-Val de Loire, Nouvelle-Aquitaine, ayant absorbé les anciennes régions Poitou-Charentes, Limousin et Aquitaine, ainsi que celle d’Occitanie pour la partie ex-Midi-Pyrénées. Les modifications aux plans de transport sont lourdes car, outre l’impact sur les sillons en ligne, il a été nécessaire de reconsidérer les conditions de leur insertion, notamment dans les gares principales de Tours, Poitiers, Angoulême, Bordeaux Saint-Jean, Dax, Toulouse et Limoges.
Sur plusieurs lignes, les TER passent d’une région à une autre, cas de Tours – Bordeaux et Poitiers – Limoges, Vierzon – Brive (Centre – Nouvelle-Aquitaine), Bordeaux – Montauban, Brive – Toulouse, Brive – Rodez, Dax – Tarbes (Nouvelle-Aquitaine – Occitanie). Pour ce qui est du Centre, cette dernière gère également le tronçon Paris – Le Mans, qui lui est concerné par les effets de la LGV Bretagne-Pays de la Loire et se partage avec la région Pays de la Loire celles, à cheval, de Tours au Mans et de Tours à Saumur (traitées dans Rail Passion n° 243).
Jusqu’ici, les TGV vers La Rochelle et Bordeaux empruntaient à la fois la totalité de la ligne classique Tours – Poitiers – Bordeaux, apte par zones jusqu’à 220 km/h, soit depuis le contournement de Tours, soit depuis Saint-Pierre-des-Corps, et diverses artères en prolongement, soit Saint-Benoît – La Rochelle, Bordeaux – Irun, Lamothe – Arcachon, Dax – Tarbes et Bordeaux – Toulouse. Désormais, l’utilisation de la radiale Tours – Bordeaux est fragmentée. Ainsi, seuls les parcours suivants accueillent des TGV :
-de Saint-Pierre-des-Corps au raccordement de Monts Sud, puis du raccordement de Migné-Auxances à Poitiers, les fréquences Paris – Bordeaux et La Rochelle desservant Saint-Pierre puis Poitiers ;
– de Saint-Pierre-des-Corps au raccordement de Monts Sud, puis de celui de La Celle-Saint-Avant à Poitiers pour les quatre mouvements desservant Châtellerault et Futuroscope ;
– de Poitiers à Saint-Benoît puis au raccordement de Fontaine-le-Comte Nord pour les fréquences La Rochelle et Bordeaux ayant desservi Poitiers ;
– du raccordement de Villognon à Angoulême pour les TGV desservant Angoulême ;
– d’Angoulême au raccordement de La Couronne pour les TGV Bordeaux directs après arrêt à Angoulême ;
– d’Angoulême à Bordeaux-Saint-Jean pour les TGV desservant Angoulême puis Libourne.
Ces dispositions ont conduit à reconfigurer les dessertes TER dans chacune des régions traversées. Celle du Centre-Val de Loire est concernée non seulement par le ballet des TGV, mais aussi par un nouveau positionnement des Intercités de l’axe Polt.
La stratégie commune appliquée par les trois régions vise un meilleur cadencement des fréquences avec quelques renforcements, en fonction des impératifs techniques (gares d’origine et terminus, insertion des sillons en ligne, problèmes de croisement en voie unique), tout en tenant compte dans la mesure du possible des remarques et souhaits exprimés par les comités de ligne.
Nous allons ici examiner les nouvelles modalités des plans de transport TER sur chacune des régions ligne par ligne.