2019 est une année anniversaire pour trois lignes de RER (A, C et E) et pour Transilien. Voici l’occasion de faire le point sur les projets d’un réseau francilien en profonde mutation qui doit prendre en compte une affluence toujours croissante.
De juillet à décembre, l’année 2019 nous a permis de fêter plusieurs anniversaires liés à des opérations majeures réalisées en Île-de-France… depuis 50 ans ! Oui, car en décembre, nous avons fêté les 50 ans de la ligne A du RER. Après des décennies de réflexion, après la publication du premier schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France, naissent les villes nouvelles (au nombre de huit ramené à cinq), des autoroutes urbaines et le Réseau express régional (RER).
En 1963, démarrent les travaux de création d’une liaison entre Boissy-Saint-Léger au sud-est de Paris et Nation en récupérant partiellement la ligne de la Bastille ex-SNCF. La nouvelle exploitation démarre le 14 décembre 1969. La RATP est à la manœuvre. Pour assurer un service de qualité digne du RER, le matériel roulant est neuf, spécialement construit pour l’occasion : le MS 61, tricaisse, avec une belle livrée gris et bleu.
Jusqu’en 1977, des travaux gigantesques se déroulent sous Paris pour relier Nation à Nanterre. À l’ouest, comme précédemment au sud-est, la SNCF cède la ligne de Saint-Germain-en-Laye à la RATP pour faire naître la première liaison est – ouest. L’ouverture du tronçon central Nation – Auber le 8 décembre 1977 marque officiellement la création du RER. Cette ligne du RER A reste un modèle du genre : matériel neuf, vitesse élevée, grand gabarit, commande centralisée, modernisation intégrale des sections de ligne existantes au sud-est comme à l’ouest (électrification, signalisation, plan de voies des gares, suppression des passages à niveau), des gares nouvelles intra-muros modernes (salles d’échanges, escaliers mécaniques, quais larges, commerces, contrôles d’accès). Jugées parfois démesurées lors de l’inauguration, elles apparaissent aujourd’hui tout juste dimensionnées pour absorber le flux des voyageurs et les correspondances. Les chiffres du RER A donnent le tournis : 1,4 million de voyageurs quotidiens, 20 % de croissance en 10 ans, notamment au fil des extensions et de l’habitat qui s’est développé le long de cet axe : vers Cergy et Poissy au nord-ouest et vers Chessy à l’est. En 1988, en reliant Cergy au cœur de Paris par le nouveau raccordement de Nanterre, l’exploitation est d’ailleurs devenue mixte (SNCF et RATP) avec comme particularité, un changement de conducteur en gare de Nanterre-Préfecture ; un schéma qui reproduit celui du RER B à Gare-du-Nord depuis 1983.
Alors, il faut innover. L’intégration de la ligne SNCF de Cergy nécessite l’acquisition de rames neuves bicourant type MI 84, dérivées des MI 79 construites pour le RER B. Pour gagner en régularité, la RATP installe l’automatisation avec Sacem en 1989. Cela ne suffit pas. En 1997, les trains gagnent un étage avec les rames MI 2N. Malgré leur rénovation de grande qualité, les MS 61 quittent la scène ferroviaire en 2016 après l’arrivée massive d’un nouveau matériel, le MI 09, depuis 2011. Avec le retrait du MI 84, la ligne est entièrement équipée de rames à deux niveaux. Le pilotage automatique est déployé à partir de 2017. En 2019, la SNCF intègre le poste de commandement de Vincennes et les installations de signalisation de Cergy y sont même reprises en télécommande. Dans le tronçon central, aux heures de pointe, l’intervalle entre deux trains est de 2 min 20.