Saturée, la ligne A du métro toulousain connaît depuis bientôt trois ans d’importants travaux d’aménagements afin d’accueillir des rames deux fois plus longues que les précédentes. Mises en service fin 2019, elles offriront une capacité accrue qui permettra de voyager dans de meilleures conditions de confort.
Inaugurée le 26 juin 1993, la ligne A du métro de Toulouse connaît une forte progression de sa fréquentation. De 27 millions de voyages en 1994 (première année de plein exercice), celle-ci a atteint 58 millions en 2016, 110 millions avec la ligne B. « Victime » de son succès mais aussi du manque d’anticipation des décideurs à l’époque de sa conception et de sa réalisation, elle arrive à saturation aux périodes de pointe. Il est constaté de plus en plus de « reste à quai ». 210 000 voyageurs fréquentent chaque jour la ligne A, chiffre en progression de 45 % en 10 ans.
Longtemps retardé, un projet est enfin rentré en phase de concrétisation au début de l’année 2017. Il s’agit de doubler la longueur des rames et des quais des stations pour répondre à la hausse du trafic. Conjointement, le pôle d’échanges Jean-Jaurès est réaménagé pour améliorer les flux piétons, notamment les correspondances entre les deux lignes de métro. Fin 2019, lorsque le chantier sera terminé, les voyageurs auront plus de confort avec des rames deux fois plus longues. Néanmoins, la capacité de la ligne A ne sera augmentée que de 20 % dans un premier temps étant donné que la fréquence entre deux rames sera plus élevée…
Des stations trop courtes…
Contrairement au métro de Lille, mis en service 10 ans plus tôt, toutes les stations du VAL toulousain (ligne A) n’ont pas été prévues dès l’origine pour des rames doubles. Une extension du gros œuvre est donc nécessaire pour les stations Basso-Cambo, Mermoz, Fontaine-Lestang et Patte-d’Oie. Certaines phases du chantier ont nécessité une interruption de la ligne A au cours des étés 2017 et 2018.
Station Basso-Cambo
Cette station ne présente pas de difficultés majeures du fait de sa situation aérienne et du foncier disponible au niveau de la gare d’échanges. Des travaux de charpente ont été réalisés de nuit à l’arrière de la station côté garage atelier. La couverture des escaliers mécaniques existants a également été remplacée.
Les stations souterraines courtes
Le gros œuvre de ces trois stations n’a pas été dimensionné pour une exploitation à 52 m et nécessite de lourds travaux d’extension du génie civil souterrain. Il s’agit des stations Mermoz, Fontaine-Lestang et Patte-d’Oie. Elles ont été construites à des longueurs différentes en tenant compte des contraintes de surface (!) et non de l’évolution future de la fréquentation… La station Fontaine-Lestang est la plus courte de ces trois stations avec 26 m, la longueur d’une rame VAL. Pour allonger les quais, il est nécessaire de reprendre le foncier depuis la surface avec toutes les contraintes que cela représente. Pendant l’arrêt de la ligne A, lors de l’été 2017, des cintres de sécurité ont été posés dans les tunnels des trois stations concernées. Cette opération, trop lourde, était impossible à réaliser pendant l’exploitation du métro. Un dispositif de remplacement avait été mis en place avec le renforcement du réseau bus (RU 137). Ces cintres sont destinés à sécuriser le tunnel pendant le terrassement de l’extension des stations. En cinq semaines, une centaine de cintres de 700 kg chacun ont été positionnés à l’intérieur de la voûte du tunnel. Ils ont été déposés pendant l’été 2018, une fois les extensions des boîtes des stations réalisées. Puis l’équipement des quais (portes palières notamment) a été réalisé.