Difficile de concilier mobilité et pandémie. Avec la reprise de l’activité, l’objectif est devenu plus difficile encore à atteindre.
Dès l’après-midi du 17 mars, toutes les rues du pays ont commencé progressivement à se vider. Avec le confinement obligatoire mis en place, les transports ont perdu l’essentiel de leur trafic. Seuls les déplacements indispensables, justifiés par une attestation, sont restés permis. Pour l’essentiel, il s’agissait de personnes se rendant sur leur lieu de travail. Anticipant ce confinement, plus d’un million de Franciliens (11 % de la population) sont partis se mettre au vert. La crainte réelle de la contamination a conduit de nombreux voyageurs potentiels à éviter les transports publics. Dans ce contexte, il est rapidement apparu que l’offre n’était plus du tout en rapport avec la fréquentation réelle. Côté RATP, après quelques jours de confinement, on constatait une baisse de 95 % des validations dans les transports. Ce chiffre bien sûr doit être modéré du fait de l’impossibilité de valider dans les bus avec la montée par l’arrière. Pour autant, la RATP a décidé de ramener son offre globale à 30 % en moyenne, volontairement supérieure aux 5 % de voyageurs. Cette démarche avait pour but de réduire l’affluence pour éviter les contaminations, tout en facilitant les déplacements des travailleurs et des soignants. Pour ces derniers, Île-de-France Mobilités et la RATP ont mis en place 22 lignes de bus permettant de rejoindre les centres hospitaliers aux heures de prise de service. L’offre modulée selon les modes était de 30 % sur le RER A, 50 % sur le B, 40 % sur les trams et environ 30 % sur le métro avec 40 % sur la 14, 50 % sur la 1. Un certain nombre de stations, de quatre fin mars jusqu’à 52 fin avril, ont tiré leurs grilles. Ces fermetures ont été rendues nécessaires face à la baisse des effectifs présents sur les réseaux. Malheureusement, il est extrêmement délicat d’apprécier exactement la fréquentation ligne par ligne, et certains médias se sont fait un plaisir de constater des phénomènes d’affluence tout à fait incompatibles avec la distanciation sanitaire, notamment en Seine-Saint-Denis, dans les bus ou sur le tram T 1. Sur le métro, la 13 a été particulièrement tendue avec à nouveau des niveaux d’affluence importants. La RATP a progressivement augmenté son offre sur ces lignes en particulier sur le tram et sur la 13.
L’autre défi était de poursuivre la maintenance et le nettoyage des matériels. Impossible en effet de faire rouler les véhicules sans en assurer l’entretien. Mais les mesures de protection des personnels ont rendu ces opérations beaucoup plus délicates. Pareillement, il est apparu nécessaire de procéder régulièrement au nettoyage des voitures pour limiter les risques de contagion. Cette mesure a été appliquée au moins une fois par jour au retour dans les terminus.