Le groupe Lafarge et RFF ont signĂ©, le 20 novembre, un protocole de partenariat pour dĂ©velopper les transports de l’industriel par voie ferrĂ©e. Pour le gestionnaire des infrastructures, c’est la premiĂšre convention qui concrĂ©tise l’engagement national pour le fret ferroviaire annoncĂ© le 16 septembre par le gouvernement. De son cĂŽtĂ©, « Lafarge s’est engagĂ© Ă rĂ©duire ses Ă©missions de CO2 depuis quinze ans. Nous avons commencĂ© avec le fluvial : nous avons aujourd’hui la premiĂšre flotte fluviale privĂ©e de France. Maintenant, nous allons dĂ©velopper le ferroviaire », explique Denis MaĂźtre, le prĂ©sident des activitĂ©s granulats et bĂ©tons de Lafarge en France. Avec ce partenariat, l’industriel s’engage Ă augmenter de plus de 50 % ses volumes de granulats transportĂ©s par fer en dix ans, ce qui reprĂ©sentera un total de plus de 4 millions de tonnes annuels. Pour cela, l’entreprise envisage de doubler assez rapidement le nombre de ses carriĂšres embranchĂ©es Ă des voies ferrĂ©es. Actuellement, elle en a une dizaine sur les quelque 200 sites (carriĂšres, sabliĂšres, ports et dĂ©pĂŽts) oĂč elle est prĂ©sente. « Nous travaillons sur neuf projets avec RFF, dont un en Picardie, dans l’Yonne et dans le Sud-Est », poursuit Denis MaĂźtre. Dans l’Yonne, par exemple, Lafarge projette d’ouvrir une carriĂšre de roches massives Ă Perrigny-sur-Armançon. Plus de 90 % des livraisons destinĂ©es au bassin parisien se feront par voie ferrĂ©e, reprĂ©sentant un trafic annuel de 1 million de tonnes. Pour chaque projet, RFF dĂ©signe des correspondants rĂ©gionaux chargĂ©s de rĂ©pondre en amont Ă toutes les questions de Lafarge : la crĂ©ation d’un terminal ferroviaire embranchĂ©e est-elle possible ? A quel coĂ»t ? Des sillons performants peuvent-ils ĂȘtre proposĂ©s ? Quel est le marchĂ© visĂ© ? « Nous sommes dans une logique de recherche de solutions. Nous intĂ©grons notre partenaire en amont », explique-t-on chez Lafarge. Le groupe souhaite Ă©galement jouer un rĂŽle moteur dans la constitution de futurs opĂ©rateurs ferroviaires de proximitĂ©. En particulier dans le Morvan, oĂč il planche avec Eiffage pour donner naissance Ă CFR (Compagnie ferroviaire rĂ©gionale). VFLI devrait Ă©galement faire partie du capital. La sociĂ©tĂ© devrait voir le jour en dĂ©but d’annĂ©e prochaine. Elle devrait prochainement dĂ©poser une demande de licence d’entreprise ferroviaire car c’est elle qui jouera le rĂŽle d’opĂ©rateur ferroviaire. Elle sera Ă©galement chargĂ©e d’entretenir le rĂ©seau, comme le permet la nouvelle loi sur la rĂ©gulation des activitĂ©s ferroviaires adoptĂ©e dĂ©but novembre, actuellement en attente de promulgation. « Nous suivons aujourd’hui 25 projets d’OFP qui couvrent quasiment toutes les rĂ©gions françaises », prĂ©cise HervĂ© de TrĂ©glodĂ©, le directeur du pĂŽle commercial de RFF. « C’est une vĂ©ritable brĂšche qui s’ouvre dans l’histoire du chemin de fer français », conclut Hubert du Mesnil, le prĂ©sident de RFF.
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Marie-HélÚne Poingt