Le 16 février dernier, SNCF Voyageurs et Alstom présentent le premier Régiolis qualifié d’« hybride ». Le prototype fait l’objet d’une présentation avec la rame B 83519/20, affecté à la STF Occitanie et mis en service en 2016. Les modifications apportées sur la rame consistent au remplacement de deux des quatre moteurs diesels par des batteries lithiumion qui permettent une autonomie de 20 à 30 km grâce aux batteries et de 1000 km avec diesel et batterie combinés. Ces batteries, fournies par Forsee Power, recyclent 90 % de l’énergie de freinage, ce qui permet de réduire la consommation d’énergie du train de 20 %. Les émissions de gaz à effet de serre diminuent logiquement et égale ment le bruit, 10 décibels d’après SNCF Voyageurs. Lors des tests à Velim et à Reichshoffen, la rame prototype peut parcourir 23 ou 27 km en autonomie, en fonction de la vitesse du train. « Plus le train circulait vite, plus l’autonomie diminuait rapidement », détaille SNCF Voyageurs.
On notera que lors des arrêts en gare sur les lignes diesels, les moteurs diesels restants se coupent automatiquement et les batteries de la rame prennent le relais. Le choix du mode d’utilisation de la rame s’effectue par le conducteur, sur l’une des consoles du pupitre de conduite « électrique » (par les pantographes) ou « zéro émission nette » (avec les batteries).
Quatre régions, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine, Centre-Val de Loire et Occitanie, qui a mis à dis position le Régiolis, investissent avec Alstom et le groupe SNCF 16,8 millions d’euros pour développer le prototype. Les essais statiques et dynamiques à Reichshoffen et Velim étant désormais terminés, la rame va maintenant être testée sur des lignes d’Occitanie, qui seraient Toulouse Castres Mazamet et Toulouse Rodez, d’après Jean-Luc Gibelin, vice-président Transports & Mobilité de la région Occitanie. Mais pour l’instant, aucune commande visant à transformer industriellement d’autres rames Régiolis n’est signée, même s’il est probable que des régions sautent le pas… 230 rames, soit l’ensemble des rames Régiolis bimodes, sont potentielle ment concernées par cette opération. Christophe Fanichet explique que l’opération d’implantation des batteries peut s’effectuer soit lors des opérations mi-vie (OPMV) des rames, soit uniquement pour cette raison.
Quoi qu’il en soit, c’est le site Alstom de Reichshoffen qui pilote le projet, avec des apports des sites de Tarbes pour la chaîne de traction du Régiolis ainsi que de Villeurbanne pour l’électronique embarquée. Cependant, dans le cadre de la fusion AlstomBombardier, Alstom doit se défaire de certains sites industriels, et Reichshoffen est l’un d’eux. Après plusieurs mois de tractations, c’est l’espagnol CAF qui va reprendre le site. Il va donc de ce fait reprendre la gestion et le pilotage du projet, et travaillera en coopération avec les deux autres sites d’Alstom intervenant sur le Régiolis à batteries. Le transfert du site s’effectuera d’après Alstom en mai 2022.
Cet article est tiré du n°294 de RAIL PASSION dont voici la couverture :
Un an après son hybridation et après huit mois d’essais, SNCF Voyageurs et Alstom ont présenté il y a deux mois le premier train hybride français depuis le site Alstom de Reichshoffen et le siège de Régions de France, à Paris, avec la participation des Régions Occitanie, Grand-Est, Nouvelle-Aquitaine et Centre-Val-de-Loire.
Ce train régional électrique-thermique-batterie, -une première française- est le premier projet d’hybridation d’un train Régiolis en France.
Il a été lancé en 2018 par le Groupe SNCF et Alstom, avec la mobilisation et la participation financière des Régions Occitanie, Grand-Est, Nouvelle-Aquitaine et Centre-Val-de-Loire, et la mise à disposition par la Région Occitanie d’une rame de son parc liO.
L’ambition du projet est de contribuer à la décarbonation du parc des TER. Les objectifs sont la réduction de l’énergie consommée et la diminution des émissions de gaz à effet de serre, avec une solution permettant de traiter le parc thermique existant sans devoir modifier l’infrastructure.
Le démarrage du service commercial expérimental se fera au deuxième trimestre 2023 avec des circulations dans chacune des Régions partenaires du projet, avant d’envisager le déploiement industriel de la solution d’hybridation sur le parc de Régiolis existants.