Les deux grands opérateurs de transport publics sont venus rendre compte à Île-de-France Mobilités du service de transport pour l’année écoulée.
Le grand public ignore souvent que la RATP et la SNCF ne sont en région parisienne que des prestataires, oeuvrant pour le compte d’Île-de-France Mobilités. À ce titre, elles ont donc des comptes à rendre à l’autorité organisatrice des transports qui paie pour obtenir un service avec des objectifs en termes d’offre, de ponctualité et de qualité à respecter. Tous les ans, les opérateurs sont ainsi auditionnés par IdFM sur le service rendu sur l’année écoulée. En cette période de crise sanitaire, cette audition revêtait un caractère particulier. Difficile de comparer l’exercice 2019-2020 avec les autres années. Pour autant certains points positifs ont pu être enregistrés avec des améliorations significatives sur des lignes comme le RER A et une situation toujours très préoccupante sur les RER B et D. Valérie Pécresse a insisté sur le manque d’investissements sur plusieurs années dont souffrent ces deux lignes. En 2016, un plan de sauvetage a été engagé, mais il faut compter plusieurs années avant que les effets ne s’en fassent ressentir.
Rien que pour le RER B, ce sont tout de même 3 milliards d’euros qui sont investis pour l’amélioration du service. Parmi les actions concrètes, on peut se réjouir de l’arrivée progressive des trains MI 84 rénovés qui renforcent le parc de MI 79. La première rame a été présentée officiellement le 7 octobre dernier. Autre amélioration programmée sur le moyen terme cette fois, l’aménagement des terminus intermédiaires en gare du Bourget et d’Orsay. Ces travaux qui ont pris du retard en raison de la crise sanitaire permettront de mieux réguler la ligne, en particulier en cas de situation dégradée. À plus long terme, c’est bien sûr l’arrivée du RER NG, pour lequel 2 milliards d’euros sont investis, qui apportera une plus grande fiabilité sur la ligne en réduisant le nombre d’incidents et d’immobilisations en maintenance. Les premières rames sont attendues à l’horizon 2025. Enfin, c’est sans doute le déploiement du système de conduite automatique Nexteo qui sera en mesure, en parallèle à l’arrivée d’un nouveau matériel roulant, d’assurer une exploitation dans des conditions satisfaisantes.
Sur ce point, Valérie Pécresse insiste sur la nécessaire coopération de l’État, qui doit impérativement lancer l’appel d’offres avant la fin de l’année. C’est également Nexteo qui doit venir en aide à l’autre grand malade, le RER D. Car malgré la simplification des branches et l’arrivée du nouveau matériel Regio 2N, les problèmes de la ligne restent importants. Les nouvelles rames du RER NG attendues pour décembre 2021 ne résoudront pas tout.
La présidente d’IdFM a également insisté une nouvelle fois sur la priorité à donner aux transports du quotidien. Elle souhaite un report des travaux de la liaison Roissy – Picardie (prévue pour 2025) qui aura des conséquences négatives sur le réseau nord du RER. On peut déjà en effet mesurer l’impact des travaux de CDG Express qui ont causé des retards sur la B, alors que le calendrier de cette ligne (décalé par rapport aux JO) n’est plus aussi urgent. Valérie Pécresse demande la publication en toute transparence de l’impact de CDG Express sur la B, sachant que ces travaux ont tout même apporté 500 millions d’euros de régénération au RER.