Au printemps 2016, Montpellier disposera de la première ligne circulaire de tramway exploitée en France. La 4 assurera ainsi de nouvelles connexions en centre-ville avec les trois autres lignes déployées dans l’agglomération.
Depuis 2012, Montpellier dispose d’un des plus importants réseaux de tramways de l’Hexagone. Avec ses quatre lignes totalisant un peu plus de 56 km, l’agglomération joue à fond l’effet réseau, multipliant les connexions. C’est en 2000 qu’a été ouverte la ligne 1 entre Mosson et Odysseum, prolongée depuis aux deux extrémités pour accompagner le développement de l’urbanisation. En 2006, une deuxième ligne est venue compléter le réseau entre Saint- Jean-de-Védas et Jacou, avec, pour la première fois en France, des sections terminales à voie unique. En avril 2012, la ligne 3 a été inaugurée, reliant Juvignac aux deux communes de Lattes et Pérols. La mise en service de cette troisième ligne a été l’occasion d’effectuer en centre-ville une restructuration du réseau, raccourcissant la ligne 2 qui effectuait un long détour par le quartier d’Antigone. La ligne 3 elle-même devait primitivement faire un crochet vers le sud avant de rejoindre Lattes et Pérols. Les gestionnaires du réseau ont eu l’idée de recentrer le tracé de ces deux lignes, les sections délaissées permettant la création d’une ligne 4, non prévue à l’origine, destinée à constituer une circulaire autour du centre-ville. Cette ligne n’effectue pas en réalité une boucle parfaite, un court tronçon de 1,2 km faisant défaut entre ses deux terminus de Saint-Denis et Albert-Ier. Le projet d’une cinquième ligne entre Clapiers et Lavérune va permettre d’envisager un bouclage par l’ouest utilisé également par la ligne 4. La 5 étant pour l’heure suspendue, c’est sur le seul bouclage de la 4 que va se concentrer l’agglomération.
Les travaux, commencés en mai 2014, interviennent dans un secteur dense le long de sites historiques classés. La difficulté est de raccorder ce court tronçon aux lignes existantes, la 1 et la 3. On avait tout de même anticipé un peu en 2012 lors de la pose des voies dans le secteur de l’Observatoire en installant une aiguille orientée vers Albert-Ier en prévision des futurs prolongements. Il y a donc 1,2 km à construire avec trois nouvelles stations, Saint- Guilhem-Courreau (aux quais légèrement décalés), Peyrou- Arc-de-Triomphe et Albert-Ier- Cathédrale, la 4 ne desservant plus la station Albert-Ier de la ligne 1. Au nord, la 4 doit se connecter à la ligne 1 dans ses deux directions d’Odysseum et de Mosson. Au sud, elle se raccorde deux fois à la ligne 3 qui, dans ce secteur, passe à voie unique dans deux rues étroites, André-Michel ou de la Saunerie selon le sens de circulation. Pour l’heure, et jusqu’au prolongement, la 4 utilise les mêmes voies que la 3 pour rejoindre Saint-Denis. Les nouvelles voies de la 4 viennent se raccorder à celles de la 3 à hauteur de la rue André-Michel, où des appareils de voie permettent de relier cette artère au boulevard du Jeu-de- Paume. À cet endroit, une aiguille permet à la voie de la 3 de se détacher de la voie montante de la 4, avant de cisailler les deux voies de la circulaire pour s’engager rue André-Michel. L’autre raccordement s’effectue au débouché de rue de la Saunerie, où les aiguilles permettent de rejoindre vers le boulevard du Jeu-de- Paume les deux directions Observatoire et Albert-Ier. Ces différentes connexions permettront également l’exploitation le jour venu de la future ligne 5, qui, depuis la station Albert-Ier, doit rejoindre Saint- Denis.
Pour l’heure, ces raccordements sont destinés à favoriser l’exploitation en permettant de détourner des lignes en cas de situation dégradée. La mise en place de ces trois raccordements a nécessité des travaux complexes effectués à la faveur d’une interruption de trafic du 13 juillet au 23 août 2015.