Ce réseau de Suisse alémanique, qui possède notamment le prestigieux « Voralpen-Express », s’est agrandi en 2001 avec l’absorption du BT et l’acquisition prochaine de matériels modernes va intensifier encore sa coopération avec les CFF au réseau desquels il est déjà très intégré.
Longtemps, le Südost Bahn, avec son domaine à voie normale étriqué établi en Suisse alémanique dans les cantons de Zurich, Schwyz, Saint-Gall, était, avec la myriade des autres compagnies de la Confédération, loin derrière en termes d’importance de celui du BLS, plus imposant, jouant un rôle international. Son extension est intervenue en 2001 avec la reprise des lignes de la compagnie du Bodensee – Toggenburg – reliant les rives des lacs de Constance et de Zurich à travers un paysage moyennement montagneux –, avec laquelle il coopérait étroitement tout comme avec les CFF. Tout récemment, sa décision d’acquérir du matériel moderne Flirt produit par la firme Stadler de Bussnang, en Thurgovie, va le propulser bien au-delà des limites de son périmètre en assurant des prestations grandes lignes pour le compte du grand réseau CFF.
Quoi qu’il en soit, les nouvelles automotrices en cours d’acquisition vont également redorer le blason de son train mythique : le Voralpen-Express, dont le caractère touristique est indéniable et qui depuis des décennies relie Romanshorn à Lucerne, un parcours pittoresque de choix aux facettes changeantes, tantôt verdoyantes, tantôt enneigées.
De l’origine à la fusion avec le BT
Le réseau initial du SOB naît le 1er mai 1877 sous l’étiquette WE avec le tronçon de 17 km de Wädenswil, gare de l’axe Zurich – Coire, à Einsiedeln, siège d’une abbaye connue pour ses pèlerinages. L’année suivante, c’est au tour du court parcours de 4 km joignant Pfäffikon à Rapperswil, traversant grâce à une digue- viaduc le lac de Zurich, d’être mis en service par le ZGB. Ces deux compagnies sont fondues le 1er janvier 1890 en SOB (Schweizerische Südostbahn), laquelle ouvre à l’exploitation le 8 août 1891 les sections Pfäffikon – Samstagern (8 km) et Biberbrugg – Arth Goldau (20 km), gare de l’axe international du Gothard. Cet ensemble entièrement à voie unique se caractérise par une implantation digne des lignes de montagne, avec des courbes descendant à 200 m de rayon, des rampes multiples atteignant 50 ‰ (9 km seulement étant en palier), et point haut à l’altitude 932 à Biberegg, pimentées par quelques tunnels et viaducs de petite envergure. La traction vapeur y réside en maître, mais non sans peine compte tenu du profil très sévère, le trafic voyageurs étant prédominant, celui des marchandises étant par contre marginal.
Quittant l’axe du Gothard Bâle – Chiasso en gare d’Arth Goldau, la ligne s’élève brutalement sur les flancs de l’échine montagneuse des sommets du Rossberg et de la chaîne du Hochstuckli-Nüsellstock, puis bascule à Biberegg dans la vallée de l’Alp, affluent de la Sihl. Elle recoupe à Pfäffikon la rocade Zurich – Coire et traverse le lac de Zurich dans sa partie orientale.
L’embranchement Samstagern – Wädenswil, long de 5 400 m, descend en forte pente vers la rive sud du lac dans un décor de coteaux peuplés et se soude à l’axe Zurich – Coire précité. Celui de Biberbrugg remonte le cours de l’Alp pour terminer à Einsiedeln.
C’est seulement en 1910, avec l’ouverture conjointe par le BT et les CFF de la section septentrionale Romanshorn – Wattwil et du trajet Wattwil – Uznach (1) avec le long tunnel de Ricken (8 603 m), que les trains du SOB sont autorisés à s’échapper de leur domaine primitif.