La présentation de l’horaire 2025 des CFF n’a pas été sans engendrer un vif émoi en Suisse romande. Des évolutions notables sont attendues, particulièrement dans le domaine des Grandes Lignes (GL), avec une offre souvent plus dense mais aussi quelquefois moins pratique et, dans à peu près tous les cas, caractérisée par des temps de parcours sensiblement rallongés. Les CFF justifient cette tournure par la nécessité d’intégrer désormais, lors de la conception des graphiques, des contraintes devenues très prégnantes ou encore, d’attendre l’achèvement en Romandie d’infrastructures stratégiques.
L’offre Voyageurs a connu en Suisse, avec l’horaire cadencé (1982) et Rail 2000 (introduit en 2004) de réelles « révolutions systémiques » qui ont eu d’importants et durables effets sur la demande ainsi que sur la conception « paradigmatique » de l’horaire telle qu’appliquée ultérieurement. Mais tout modèle est confronté à des limites et celles générées par des variables tant exogènes qu’endogènes mettent de plus en plus le système ferroviaire helvétique en porte-à-faux, par rapport aux exigences de ponctualité et de fiabilité. Cette tendance vaut particulièrement en Suisse occidentale où le dynamisme économique et démographique (avec pour corollaire un fort accroissement des besoins en mobilité) est très appuyé, mais où le système ferroviaire est bien moins résilient qu’ailleurs, car peu ou pas maillé.
Les CFF soulignent que la ponctualité des trains s’est améliorée en 2022 (92,5 %, soit + 0,6 % par rapport à 2021) globalement en Suisse mais qu’elle demeure en retrait (89,4 % pour les trains régionaux et grandes lignes [GL]) pour la partie ouest du pays. Alors que la ponctualité 2022 des trains régionaux se situe en Romandie en dessous (92,9 %, + 1,3 % par rapport à 2021) de la moyenne nationale (95,7 %), la ponctualité des trains GL a été de 90,4 % en Suisse. Pour l’IC 1 Saint-Gall – Genève-Aéroport, les ponctualités de bout en bout et dans l’ouest du pays ont été de 89,3 % et 87,1 %, pour l’IC 5 Saint-Gall – Genève- Aéroport (ligne du Pied du Jura) de 87,6 % et 85,8 %, pour l’IR 90 Brigue – Genève de 89,6 %, pour l’IR 5 Lucerne – Genève Aéroport de 88,8 % et 89,1 %.
Les CFF et la Conférence des transports de la Suisse occidentale (CTSO) s’accordent sur une refonte de l’horaire CFF dès 2025 en Suisse romande. Ce dernier vise à renforcer la ponctualité et permettre la réalisation des travaux de renouvellement de l’infrastructure.
Le nouvel horaire vise à renforcer la ponctualité et à permettre la réalisation des nombreux travaux de renouvellement de l’infrastructure. En parallèle, il facilitera les chantiers de développement visant à introduire le plus rapidement possible de nouvelles offres pour les clientes et les clients.
Grâce à un système ferroviaire fort, les objectifs de politique climatique de la Confédération pourront être atteints. Le nouvel horaire entrera en vigueur le 15 décembre 2024. Dans le détail, il est prévu de rallonger certains temps de parcours et de faire de Renens une gare de correspondances entre des trains grandes lignes.
Le projet prévoit encore de prolonger systématiquement les trains RegioExpress de l’Arc lémanique jusqu’en Valais, d’introduire une nouvelle liaison Palézieux–Vevey et, de manière progressive, la cadence régionale à la demi-heure sur la ligne du Pied-du-Jura entre Bienne, Neuchâtel et Yverdon-les-Bains.
Les trains IC5 auront tous leurs terminus à Lausanne, avec un changement à Renens pour les clients de/pour Genève.
Le futur horaire supprime presque entièrement la liaison directe Genève-Zurich via Neuchâtel. L’Arc jurassien n’aura quasiment plus d’accès direct à l’aéroport de Cointrin. Des allongements de temps de parcours doivent permettre de mener des travaux d’amélioration du réseau romand.