Le 5 janvier 1878, le réseau Elsass Lothringen, alors sous domination allemande, met en service la VU Colmar – Neuf-Brisach, longue de 19 km. Après construction d’un pont sur le Rhin, elle est connectée à celle existante sur la rive droite joignant Breisach à Fribourg, exploitée par les Chemins de fer du pays de Bade. Bénéficiant d’un excellent profil, elle traverse l’Ill et dessert une halte (Neuland) et trois gares intermédiaires (Sundhoffen, Wolfgantzen et Neuf-Brisach-Ville). Au lendemain de la Grande Guerre, elle est gérée par le nouveau réseau AL, qui ouvre en 1923 un embranchement de Neuf-Brisach-Gare à Bantzenheim longeant la rive gauche du Rhin. le 12 octobre 1939 le génie dynamite le pont sur le Rhin pour éviter une invasion allemande. Dès la capitulation française en juin 1940, le génie militaire allemand et la DRG vont rétablir l’ouvrage fluvial avec des tabliers Roth-Wagner, pour y faire passer des trains militaires mais aussi rétablir des trains de voyageurs de Colmar à Ulm. Le pont du Rhin est à nouveau détruit le 5 février 1945, mais cette fois il n’est pas reconstruit. Dès lors, la VU de Neuf-Brisach plonge dans l’oubli avec tout au plus deux AR d’autorails depuis Colmar, qui disparaîtront en 1969.
Créé en 1960, l’embranchement depuis Volgelsheim (ex-Neuf-Brisach-Gare) de la ZI de Marckolsheim, long de 21 km, est utilisé les week-ends à compter de 1983 par un chemin de fer touristique jusqu’au port sur le Rhin de Sans-Souci. Diverses entreprises s’y sont raccordées comme Rhénalu, les Cartonneries Kaysersberg et une plateforme de stockage de voitures neuves Gefco. Actuellement, le trafic fret de la ligne Colmar – Neuf Brisach est de l’ordre de 400 000 t annuelles.
Depuis 2012, une association régionale, TRR (Trans Rhin rail), veut alerter l’opinion en vue d’un rétablissement d’une liaison ferroviaire directe France – Allemagne via Breisach, moyennant la reconstruction de l’ouvrage sur le Rhin, projet estimé à 70 millions d’euros. Depuis peu, la région Grand-Est soutient cette revendication à laquelle le Land de Bade ne verrait que des avantages au plan économique. D’autant que la DB va électrifier avant 2020 la VU Fribourg – Breisach, longue de 22, km actuellement desservie par des autorails de la compagnie privée BSB.
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ValiderPar : B. Collardey